A quelques semaines du premier anniversaire du RGPD, le règlement européen pour la protection des données entré en vigueur le 29 Mai 2018 dernier, la nouvelle présidente de la CNIL, Marie-Laure Denis, a rencontré plusieurs journalistes pour faire passer un message… de fermeté.
“La Cnil a volontairement fait preuve de patience et de tolérance car le RGPD est un changement profond. Mais, même s’il est entré en application depuis seulement un an, le règlement a été adopté en 2016, il y a trois ans. Je considère qu’il faut désormais faire preuve de davantage de fermeté. Notre action de régulation ne sera efficace que si nous actionnons à parts égales les deux leviers à notre disposition, c’est-à-dire la pédagogie d’un côté, et le contrôle avec éventuellement des sanctions de l’autre.” explique-t-elle, dans les colonnes de LaTribune.
Dans ce long entretien, où elle évoque les sanctions infligées par la CNIL, l’importance pour les entreprises de se doter d’un DPO ou encore ses actions à l’encontre des GAFA, Marie-Laure Denis partage également ses réflexions au sujet d’un consentement “réellement éclairé”.
“Il est clair que la manière dont certains sites obtiennent le consentement de l’utilisateur pose problème. (…). Mais on doit pouvoir accéder au service tout en refusant l’exploitation des données à des fins publicitaires. Il faut veiller à ce que, à terme, ces pratiques ne favorisent pas un Internet à deux vitesses: d’un côté, un Internet gratuit où les utilisateurs sont tracés et où le consentement est forcé, et, de l’autre, un Internet payant sûr en matière de protection des données. La recherche d’un consentement libre fera l’objet de contrôles et éventuellement de sanctions. ” ajoute-t-elle dans ce même entretien.
Des questions qui seront d’ailleurs évoquées le 07 mai prochain par le groupe de travail “Affaires publiques” de la Mobile Marketing Association France.