La story Addict mobile ?
GM – L’histoire a commencé avant que je ne devienne entrepreneur, chez Gameloft où j’ai passé 6 ans. J’ai monté et dirigé toute la division en charge de faire de la user acquisition pour les premiers jeux gratuits, qui étaient monétisés en in-app purchase.
J’ai ensuite quitté Gameloft pour créer ma propre société, Mobile Life, un éditeur de jeux vidéo pour téléphones portables, qui a connu un certain succès et dans laquelle nous avons fait du marketing pour nos jeux mais également ceux d’autres éditeurs.
Cette partie s’est tellement développée qu’en 2015, nous nous sommes dit qu’il y avait un vrai potentiel. Nous l’avons alors séparée (spin-off) pour créer une nouvelle société spécialisée dans le marketing mobile : Addict Mobile, avec un véritable focus sur le ROI et la rentabilité des campagnes des annonceurs.
Le succès était au rendez-vous mais pour financer notre développement international, nous avons entamé des discussions avec des fonds d’investissement et avec des groupes industriels. Nos échanges avec Digital Virgo nous ont montré qu’ils étaient également des entrepreneurs, toujours à la tête de leur groupe d’ailleurs, avec une véritable logique internationale avec des bureaux dans 25 pays.
Le rapprochement nous a semblé assez logique pour nous déployer plus vite, valider le succès entrepreneurial, et faire croitre Addict aussi bien en France qu’à l’international. Aujourd’hui, Digital Virgo et Addict Mobile dépensent plus de 100 millions d’euros par an sur les différentes sources d’acquisition, ce qui fait de nous l’un des plus gros groupes mondiaux pour l’acquisition ROIste.
2020, une année complexe ?
GM – Addict Mobile a franchi la barre des 50 salariés et compte des clients aussi bien en Europe qu’aux Etats-Unis. Nous avions d’ailleurs prévu d’ouvrir un bureau outre-Atlantique, pour mieux servir nos annonceurs pure players américains, mais le COVID-19 a ralenti le process.
C’est un paradoxe puisque cette crise a entrainé une très forte croissance du mobile, des applications ou des jeux vidéo, ainsi qu’une baisse ou un gel des investissements publicitaires de beaucoup d’annonceurs, qui ont une activité « physique » dans le retail ou les transports.
2020 sera donc effectivement une année complexe, avec une explosion des usages mais un ralentissement des investissements publicitaires, mais je pense que l’activité va repartir dans quelques mois et que 2021 sera une année de très forte croissance pour Addict.
Outre cette complexité sanitaire, nous voyons également monter les questions sur la privacy. Cela fait 10 ans que je travaille dans la user acquisition et j’’ai déjà vu pas mal de changements de paradigmes ou de technologies de tracking, parfois en mieux, parfois en moins bien.
Nous suivons étroitement le projet d’Apple de déprécier l’usage de l’IDFA sur iOS14, et nous devrons certainement faire évoluer nos outils de tracking ou de collecte des données. Mais nous sommes confiants dans le fait que nous saurons accompagner nos clients et que cela n’aura pas d’impact sur la croissance des dépenses marketing sur le marché des applications.
Un marché bousculé par le retour du web et l’émergence des super apps ?
GM – C’est une bonne question mais je crois que depuis la création de ma première société, il y a 8 ans, j’ai toujours entendu des gens évoquer « la fin des applications » ou le « retour du web ».
Moi, ce que je vois, c’est que chaque année, il y a de plus en plus de smartphones et d’applications, et que les dépenses marketing ne font qu’augmenter. Il y aura peut-être des évolutions dans les modes de téléchargement, mais au final, l’application reste l’environnement qui procure la meilleure expérience utilisateur.
Pour les « super app », elles se développent fortement dans les pays émergents, et notamment en Asie, et elles ont peut-être du potentiel dans les pays occidentaux comme le montre le succès des Instagram, Facebook, Snapchat ou TikTok. Elles s’inscrivent d’ailleurs dans la continuité des portails web des années 90, comme AOL ou Yahoo, et deviennent à leur tour des portes d’entrée sur le monde online.
Pour ces acteurs, la tentation est forte de monétiser leur audience, en multipliant les services, et les marques essayent logiquement d’être présentes sur ces nouveaux carrefours d’audience. Le groupe Digital Virgo dispose d’une expertise dans l’écosystème web (SEO, SEA) et dans toutes les techniques de monétisation des contenus digitaux. Et il nous permettra d’accompagner nos clients au-delà des applications et du performance marketing.