Directeur de Lyf Pay, Frédéric Leclef était l’invité de la commission commerce de la Mobile Marketing Association France, animée par Bertrand Jonquois. Dans cette interview il présente cette application française, révolutionnant paiement et parcours client, et dont l’ambition est de créer une alternative aux super applications américaines ou asiatiques.
La story Lyf Pay ?
FL – Lyf Pay a une structure capitalistique assez inédite : nous fédérons des acteurs leaders de la finance et du commerce : BNP Paribas, Crédit Mutuel, Auchan, le groupe Casino, Mastercard, Oney. C’est une démarche innovante et unique en Europe.
Le message véhiculé par cette structure capitalistique, c’est que la concurrence d’hier n’est pas celle de demain. Depuis 2017, nous amorçons le système en nous appuyant sur le réseau de magasins de nos actionnaires Retail et les clients particuliers de nos actionnaires bancaires.
Lyf Pay a pour ambition de s’inscrire dans le quotidien de paiement et d’achat des consommateurs. Nous sommes déjà présents dans des grandes enseignes alimentaires (Auchan, Casino, Carrefour, Leader Price, Franprix, … et très bientôt Monoprix) et de grandes enseignes spécialisées (Marionnaud, Undiz, Etam, Maison 123, Citadium, …). Cela nous permet de revendiquer plus de 3 millions de téléchargements en France, ce qui est très significatif.
Et selon une récente étude réalisée par Mind Fintech, notre application a le taux d’usage et de réusage le plus élevé (parmi un panel de 7 applications de paiement mobile), de l’ordre de 52 sessions sur 6 mois, ce qui est un rythme soutenu pour une application de paiement et confirme le bien-fondé de notre positionnement.
Une solution de « smart paiement » ?
FL – Depuis le début, nous sommes convaincus que le paiement mobile ne doit pas se limiter à la dématérialisation d’une carte bancaire, et que la proposition de valeur doit être séduisante tant pour le consommateur que pour le marchand.
Pour le consommateur, nous dématérialisons l’ensemble du portefeuille : les cartes de paiement bien sûr, mais également les cartes de fidélité, les tickets de caisse et même les tickets restaurants.
Nous allons prochainement déployer les solutions EdenRed, et nos utilisateurs pourront réaliser du « one click payment » en point de vente. Il suffira de présenter son QR Code, de s’authentifier par biométrie, et ainsi, en une même transaction, on pourra « consommer» sa cagnotte fidélité, débiter un titre restaurant et payer le solde avec une carte bancaire, en un seul geste.
Nous travaillons également beaucoup sur une simplification des parcours client avec la solution Scan&Go, qui sera déployée cet été dans toutes les stations-serviceTotal de l’autoroute A10 . Le consommateur pourra tout simplement entrer dans la boutique d’une station-service, prendre une bouteille d’eau, la scanner, la payer via son téléphone et partir, en évitant la foule et la queue aux caisses.
Pionnière de la monétique, la France semble en retard dans le paiement mobile…
FL – Nous constatons effectivement un usage encore très fort de la carte bancaire à puce, dont nous sommes, Français, les inventeurs, et je connais bien le sujet car j’ai travaillé successivement chez Gemplus, Gemalto ou Ingenico.
Mais l’ambition de Lyf Pay est bien de créer une alternative européenne et souveraine aux « super app » de paiement, afin de se désincarcérer des géants américains ou asiatiques.
Aujourd’hui, le marché est fragmenté entre de nombreuses offres et, malheureusement, les plus riches en termes de services ne sont pas celles dont le poids médiatique est le plus fort.
Nous observons néanmoins une accélération de la démocratisation du paiement mobile ainsi qu’un raccourcissement des cycles d’adoption, et nous sommes convaincus que nous bénéficierons d’une bonne dynamique de croissance dans les prochains mois.