Bruno Ricard, 366 : « La géolocalisation est dans notre ADN »

Bruno Ricard, 366

Directeur Général Adjoint de 366, la régie de la presse quotidienne régionale, Bruno Ricard revient sur le virage mobile, en audience et bientôt en chiffre d’affaires, sur l’importance de la géolocalisation dans son activité, et sur les atouts de la PQR pour résister à la concurrence ds GAFAs

366, une régie mobile first ?

BR – 366 est historiquement une régie « print first », qui représente la presse quotidienne régionale française, mais qui s’est redéployée sur le digital et plus récemment sur le mobile. Aujourd’hui nous sommes effectivement devenus « Mobile First », avec plus de 22 millions de visiteurs uniques sur cet écran contre 12 pour l’ordinateur. Schématiquement, notre lecteur print a 50 ans, celui sur ordinateur 40 ans et celui sur mobile seulement 30 ans, ce qui devrait encore renforcer le poids de cet écran dans les prochaines années.

En matière de business, le mobile ne représente qu’un gros tiers de notre activité numérique, principalement en raison de la taille de l’écran et du plus faible nombre de positions publicitaires sur une même séquence de surf. Mais la dynamique est là et nous devrions faire matcher le poids des audiences et de l’activité commerciale d’ici quelques années.

La géolocalisation, un sujet stratégique pour la PQR ?

BR – C’est un sujet plus que stratégique : la géolocalisation est dans notre ADN. Sur le print, nous vendons déjà de la proximité éditoriale et géographique, au sein de la presse régionale. Et sur le digital, nous avons développé notre propre produit, Hexago, une surcouche d’adserving, qui nous permet de travailler avec les annonceurs sur des campagnes nationales mais qui adressent exclusivement leurs zones de chalandise.

Et grâce à la DCO (ndlr : dynamic creation optimisation), nous pouvons personnaliser les bannières de nos annonceurs issus de la grande distribution, de l’automobile ou de la banque, pour véritablement flécher les campagnes vers leurs supermarchés, leurs concessions ou leurs agences.

Comment répondre à la domination des GAFAs dans la publicité mobile ?

BR – Il y a une question de paradigme. Faut-il se situer dans une concurrence frontale avec les GAFAs, et se satisfaire d’un maigre marché résiduel, ou au contraire proposer une alternative en misant sur nos atouts ?

La presse quotidienne régionale, c’est 5000 journalistes – 20% des cartes de presse en France – et un formidable capital sympathie auprès des Français. Et d’un point de vue publicitaire, nous avons réalisé des post-tests qui démontrent que les consommateurs ont deux fois plus confiance dans des marques qui communiquent dans un contexte de proximité. A l’inverse, certains GAFAS ont été pointés du doigt pour véhiculer des « fake news » ou placer leurs campagnes dans des environnements mal maîtrisés.

Ces notions de proximité et de confiance sont des atouts formidables pour la presse quotidienne régionale et je crois que ces médias ont véritablement une carte à jouer pour se différencier des GAFAs.