Alexandre Gavina, Bouygues Telecom : « Nous allons lancer de véritables expérimentations RCS dès cet été »

Messaging B2B Product Manager au sein de la Bouygues Telecom Value Factory, Alexandre Gavina évoque le lancement d’une nouvelle phase d’expérimentation de services RCS, avant un déploiement industriel en fin d’année.

Un an après le ‘soft launch’ du RCS en France par Google, où en sommes-nous ?

AG – Après de longues discussions, Bouygues Telecom a adopté la plate-forme Google RCS, comme les autres opérateurs français. Mais nous conservons des approches techniques et juridiques différentes, qui nécessitent encore un travail d’alignement qui est au cœur des travaux que nous menons au sein de l’AF2M.

Nous avons toutefois retenu CM.com, m-Target, Sinch, Infobip, Commify et Netsize comme partenaires agrégateurs RCS et nous allons lancer de véritables expérimentations multi-opérateurs de quelques mois, dès cet été.

Nous estimons que 20% du parc Android, soit 5 à 6 millions de Français, disposent de la technologie RCS et l’utilisent déjà, et nous visons, du moins chez Bouygues Telecom, le déploiement « industriel » de cette technologie en fin d’année 2020.

Quel sera le modèle économique du RCS ?

AG – Le RCS va apporter beaucoup de valeur avec une interface enrichie, plus interactive mais également plus sécurisée et nous nous dirigeons vers une facturation des RCS MT légèrement plus élevée que pour les SMS. Pour la phase d’expérimentation, nous avons positionné un prix aux alentours des 4 centimes.

Si le consommateur répond à ce premier RCS, nous allons également mettre en place une facturation « à la session de 24 heures », avec messages illimités, et qui sera facturée moins de 10 centimes.

Pour une simple notification, le RCS aura un coût à peine plus élevé qu’un SMS. Et en cas de véritable conversation entre le consommateur et la marque, avec plus de 2 ou 3 messages échangés, il devrait même être plus compétitif.

Nous profiterons en tout cas de cette phase d’expérimentation de quelques mois pour tester ce modèle économique et éventuellement procéder aux ajustements tarifaires nécessaires, en fonction des taux de réponse.

Ces derniers mois, les « meta applications » comme Snapchat, Messenger, WhatsApp ou Instagram ont multiplié les innovations dans le commerce ou le paiement. N’avez vous pas le sentiment de ne pas avancer assez vite sur ce dossier du RCS ?

AG – Les opérateurs ont bien compris qu’il existait des alternatives au SMS et c’est d’ailleurs pour cela qu’ils investissent dans le RCS et les RBM, les RCS Business Messages.

Nous travaillons également avec les constructeurs de smartphones, notamment Samsung, pour que le parc Android évolue rapidement mais les cycles de renouvellement sont de 18 à 24 mois.

Nous saluons évidemment les initiatives en matière de commerce conversationnel, mais nous avons également la conviction que leur réelle démocratisation passera par des plates-formes standards, comme le RCS, soutenues par l’ensemble des opérateurs et de grands acteurs de la tech tels que Google, Samsung ou Microsoft.